Nature de l'Etat : République unitaire d'Islande
Régime politique : Démocratie parlementaire
Superficie : 103 000 km²
Population : 300 000 hab
Capitale : Reykjavik
Religion : protestantisme
Langues : islandais et anglais
Taux d'alphabétisation : 99 % (France 99 %)
Monnaie : la couronne (Kröna)
Voyager en Islande, mais voyager par ses propres moyens, ce n’est pas très facile mais réalisable.
Ayant déjà arpenté quelques déserts en solitaires, dans des conditions difficiles parfois, nous avons mis en place un voyage de 7 semaines en partant de chez nous dont 4 en Islande avec deux véhicules totalement indépendants en eau et énergie (1200 km d’autonomie de carburant sur piste) :
- un IVECO 4x4 aménagé en camping-car tout terrain, c’est à dire très confortable mais résistant, , frigo, douche, WC, cuisine. Cela paraît secondaire mais des parcours longs et difficiles demandent un certain confort pour récupérer facilement.
- un Toyota 4x4 confortable et moderne équipé d’une tente de toit.
Le véhicule :
Etant donné les rudes (parfois très rudes) conditions des routes et des pistes islandaises, il faut prévoir un véhicule solide, en bon état, et ne pas trop craindre de l'abîmer
Un 4x4 est indispensable . On peut louer sur place mais cher, et ce ne sont que de petits 4x4 sans autonomie et relativement fragiles, de plus la caisse n’est pas assurée ! Si vous partez avec votre tout terrain, assurez vous de son bon état et de sa garde au sol, il y a des gués assez profonds à franchir.
Laissez chez vous les pneus tout terrain du type “gros tube”; équipez- vous, même d’occasion, de pneus route, assez durs, vous gagnerez en vitesse, confort et consommation. Les pistes islandaises sont exclusivement composées de lave, souvent coupante ou de sable de volcan. Scotchez, eh oui, toutes les ouvertures que vous n’aurez pas à ouvrir; le sable de lave, noir et très fin pénètre partout, y compris dans les contacts électriques !
N’emportez pas de pièces de rechange sinon l’indispensable, mais ayez une bonne corde de remorquage; il y a du monde en Islande et on peut toujours se dépanner. Ayez toujours du fil de fer, des boulons et écrous de différents diamètres du gros scotch, et si possible des rivets pop avec la pince ; ça dépanne toujours. Evitez les treuils, ils sont lourds, gros consommateurs d’énergie et il faut les fixer à quelque chose; il n’y a pas d’arbres en Islande ou si peu !
Pas de plaque à sable, trop lourdes et encombrantes mais deux bons morceaux de moquette; ça sert pour les pique niques et pour ne pas glisser sur terrain mou ! et n’oubliez pas qu’en tout terrain on ne guide pas son véhicule, on l’accompagne en caressant le volant ; c’est une conduite très douce, lente et pas fatigante du tout. Un tout terrain doit permettre d’aller où les autres ne vont pas, dans de bonnes conditions de sécurité et de confort Ce qui compte c’est de ne pas casser et de rentrer en bon état et de respecter le plus possible l'environnement;
Le bateau :
Il nous a semblé préférable de prendre le bateau à Bergen, Norvège, plutôt qu'au Danemark ; car on gagne deux jours, voire trois sur le passage par le Danemark ; en effet, la seule compagnie, danoise, la Smyrnil Lines, qui assure le passage hebdomadaire laisse aux îles Féroé pendant deux jours et demi les gens embarqués au Danemark et repart chercher le complément de chargement à Bergen avant de repasser par les Féroé.
On peut aussi monter jusqu'en Ecosse prendre un ferry (anglais) à Aberdeen jusqu'aux îles Shetland où fait escale le ferry de Smyrnil lines ; un peu compliqué sauf si l'on veut s'acheter de beaux pulls de laine....
Les passages de bateau sont chers surtout avec un véhicule de 5,6 m de long et 3T 500 en charge, mais sur 4 semaines pleines de piste on est gagnant : pas de campings, pas d’hôtels, pas de restaurants et surtout des bivouacs en nature vierge ! inestimable pour qui aime l’aventure.![]()
L'arrivée et le départ se font à Seyðisfjörður, dans l'Est de l'île . Nous conseillons , à partir de là de commencer le tour par le Nord, très spectaculaire et assez roulant.
Le réseau routier :
Peu de véritables routes en Islande : en fait, on ne roule sur des sections goudronnées que dans l'agglomération de Reykjavik, sur la majeure partie de la route n°1 (route circulaire qui fait le tour du pays), et quelques sections de routes secondaires.
En dehors de ces itinéraires, la circulation se fait sur des pistes de terre et de gravier. Certaines de ces pistes sont néanmoins accessibles aux véhicules de tourisme, les autres en revanche (pistes dont le numéro est précédé de la lettre F) sont strictement réservées aux 4x4. La plupart des routes de montagne sont fermées jusqu'à la fin juin .
La signalisation routière en Islande est excellente . La moindre piste, même dans des endroits extrêmes où personne ne passe, est répertoriée et numérotée. Mais il faut tout de même être très prudent quant aux orientations ; les offices de tourisme mettent à votre disposition, gratuitement des cartes régionales très complètes.
Le carburant :
Les carburants en Islande sont au même prix qu'en France et il n'y a plus de taxe à payer pour un véhicule diesel immatriculé hors d'Islande. Les stations services sont ouvertes tard le soir, acceptent (exigent même souvent)les cartes de crédit et certaines ont le système 24h./24h..
Les pompes sont irrégulièrement réparties (elles sont mentionnées sur la carte au 1/500 000°). A partir de la moitié du réservoir, il est prudent de faire le plein quand l'occasion se présente, et systématiquement avant d'emprunter les grandes pistes de l'intérieur. Nous conseillons une réserve de carburant d'au moins 80 à 100 litres.
La conduite :
Sur les pistes intérieures, il ne faut pas compter faire plus de 30 km/hde moyenne, parfois moins, sur certaines pistes de montagne ou sur des sections plus tourmentées. Même si une distance peut paraître courte sur la carte, il faut souvent beaucoup plus de temps que prévu pour la parcourir.
Il faut faire attention aux moutons qui divaguent tout l'été en totale liberté, non pas en troupeaux mais isolés (la plupart du temps la mère et ses deux petits) et souvent en train de lécher le sel de la piste ou de se chauffer près d'une source chaude... Le méchoui est interdit !
Et comme il ne fait "jamais nuit", on peut être parfois tenté de faire des étapes trop longues et il faut ménager le véhicule et les occupants, on est en vacances ! Il faut savoir que, dans la journée il n'y a pas grand monde sur les pistes intérieures . A partir de 19 heures, il n'y a plus personne ! et le téléphone GSM ne fonctionne pas dans ces endroits-là, ne comptez pas sur un troll pour vous servir d'antenne relais ! Par contre nous avons testé l'utilité des SMS pour donner des nouvelles à la famille ; le message, oral ou écrit enregistré, part lorsque l'on croise une borne, parfois sur quelques mètres seulement.Il est obligatoire de rouler en feux de croisement 24 h/24, même en plein soleil, et la ceinture de sécurité est obligatoire à l’avant comme à l’arrière y compris sur piste.
Il est rigoureusement interdit de rouler "hors piste", même sur quelques mètres. La nature est très fragile en Islande ; vos traces resteront des décennies ! Vous pouvez utiliser les emplacements réservés, ils sont nombreux, bien aménagés la plupart du temps (WC, lavabos parfois...) et la plupart du temps déserts à partir de 19 heures.Les Islandais sont extrêmement prudents, disciplinés et courtois au volant. La vitesse est limitée à 50 km/h en ville et dans les villages mais, de fait, dans les rues, tout le monde roule au ralenti, à 30 km/h. En dehors des villages, la vitesse est limitée à 90 km/h sur les routes goudronnées ; pour les autres à vous de vous adapter aux conditions des pistes.
Nous avons parcouru 5400 Km de pistes en 4 semaines, sans problèmes majeurs.
Alors maintenant que vous êtes dans la confidence, attachez votre ceinture, en voiture pour l’Islande, terre de feu, terre d’eau, terre de contrastes.
Islande terre d'eaux, terre de feu
L'Islande est un pays neuf qui sort des entrailles de la terre dans un bouleversement constant.
La première impression est unique : des champs de laves noires, presque encore chaudes, se dressent devant nous. Un chaos dans lequel on se faufile lentement, allant de surprise en surprise. En commençant par la route nord on entre directement dans cet univers minéral en noir et blanc.
Au cours de notre périple, nous rencontrons les sources chaudes avec vapeur et boues brûlantes. La terre hurle, se tord, dans les vapeurs de soufre ; le sol de couleurs ocre et jaune rendrait fou un peintre tant les nuances sont variées et souvent indescriptibles.Une terre de feu mais aussi une terre d'eaux. Des cascades énormes se jettent dans des gouffres sans fond. Les brouillards couvrent tout, le bruit est étourdissant, l'eau boueuse nivelle les sols neufs ; travail d'un artisan aux premiers jours d'un monde. Un spectacle qui fixe l'esprit, qui capte les regards, qui contrôle les sens.
Au hasard de nos bivouacs, des lagons de sources chaudes offrent des bains agréables en pleine nature. La couleur des eaux est ici souvent d'un bleu turquoise. Ces résurgences, comme le Blue Lagon, sont parfois exploitées, pour les touristes certes, mais surtout pour les Islandais qui en raffolent.
Les pistes serpentent sur des sables noirs, entre des haies de laves. On dirait que la terre s'est changée en lune. lave et glace
Les lichens gris recouvrent ces laves d'un manteau uniforme et épais ; ils digèrent cette lave pour en faire un sol ; il faudra du temps mais la Nature n'est pas pressée . On peut alors imaginer ce que pouvait être la Terre il y a fort longtemps, à sa création. C'est cela, on ne fait pas un voyage dans l'espace mais dans le temps, on remonte aux origines, lorsque l'homme n'était pas encore là.
Ce qui est extraordinaire c'est de ne pas pouvoir évaluer ces forces colossales venues des profondeurs, roches, gaz, eau, vapeurs, sels, odeurs.
Par dessus tout cela les glaciers dominent ces immensités
L'un d'eux est aussi grand que la Corse ! Ici un lac dans lequel une langue du glacier Vatnajökull accouche d'icebergs offrant ainsi un spectacle inoubliable un paysage exceptionnel, dans la solitude totale, avec un paysage indicible de beauté. Quel bivouac ! Nous avons eu la visite d'un grand oiseau de mer le grand labbe, pas du tout farouche qui est simplement venu quémander les restes du repas.
De leurs flancs blancs et noirs des torrents dévalent les pentes pour se jeter dans la mer, nivelant tout, emportant les sols neufs, et assez souvent les constructions humaines . La Nature a horreur du vide, elle comble les mers en rabotant les sommets. On se sent bien minuscule face à cette furie de création.
Islande d'eaux
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Les côtes sont très découpées, n'oublions pas que l'Islande est un vaste volcan .La mer offre à l'Islande ses ressources . Au XII ème siècle l'île était recouverte par 70% de forêts. Aujourd'hui seulement 2% existent encore. Les bois ont été coupés pour construire les bateaux, les maisons, les tonneaux pour la morue. Ainsi la désertification des sols a été encore plus rapide et souvent catastrophique ; rien n'arrête la furie des eaux. Un vaste programme de reboisement est en cours mais ne semble pas encore être entré dans les moeurs.
Les Islandais sont assez rudes et on le comprend facilement lorsque l'on voyage dans leur pays. Les fermes sont souvent à des kilomètres les unes des autres.
Les saisons sont différentes de chez nous, ici il n'y a pas de printemps mais seulement l'été pendant deux mois, après l'hiver et de la pluie, de la neige, des vents.
Même les animaux reflètent cet esprit ; les moutons ne sont pas en troupeaux mais isolés, en totale liberté, les petits chevaux également.
Du soleil de minuit sous le cercle polaire aux côtes du sud il n'y a pas trop de différences. Des côtes très poissonneuses qui contrastent avec l'intérieur.
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Dans les terres très peu, voire pas du tout d'animaux sauvages visibles ; nous n'avons qu'aperçu un petit renard noir tenant dans sa gueule un oiseau ! Sur les côtes des oiseaux par milliers, de toutes espèces. Les canards côtoient les mouettes, les cormorans, les oies par centaines semblent se rassembler pour la migration et font un bruit infernal, les cygnes promènent leur nichée en gardant l'oeil ouvert, maman devant, papa derrière la flottille ! Les bois flottés ;encombrent les côtes, venant souvent de Sibérie avec les courants ; ils ont passé plusieurs années en mer et ce sont les seuls bois d'oeuvre utilisables. Les falaises résonnent des cris des oiseaux nicheurs, car il faut se dépêcher l'été est court, la vie n'attend pas . L'un d'eux creuse sa "niche" dans la falaise, le macareux, oiseau au gros bec coloré, visage et démarche de clown au regard triste et attachant ; pas du tout farouche ; il est ici chassé au filet et mangé !
De nombreux petits ports équipés de bateaux rapides alimentent les pêcheries. Le poisson, de nos jours, est nettoyé et surgelé aussitôt arrivé ; nous n'avons pas trouvé de poisson à acheté sinon surgelé ! Tout semble partir pour l'exportation.
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On peut profiter pour faire une mini croisière à la recherche des baleines mais la rencontre n'est pas garantie ; les seuls fidèles sont les dauphins au ventre blanc qui jouent avec l'étrave du navire.
Les habitations sont de couleurs vives et elles seules égaient le paysage; Il est également fréquent de croiser sur les pistes de petites chapelles de bois ou de lave. L'Islande est de religion protestante, luthérienne ; ceci explique peut-être un peu les habitudes de vie des habitants durs au labeur, très courtois, mais pour nous méditerranéens, peu loquaces. Nous reviendrons d'Islande avec plus de questions que de réponses.
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Souvent la brume épaisse enveloppe tout et vous incite à voir des formes sorties de l'au delà. Nous nous attendons à voir les spectres de l'Hadès décrits dans l'Odyssée qui essayaient vainement de rencontrer des âmes humaines dans un vol silencieux comme un rêve.
Nous ne vous décrivons pas l'Islande. Nous ne vous décrivons pas les geysers, nous risquerions de tomber dans la banalité. l'Islande n'est pas descriptible, il faut la vivre, la sentir, la respirer, vibrer dans sa chair brûlante, la parcourir dans son espace sauvage, en avoir peur, en avoir envie, la respecter, l'aimer. Nous souhaitons à chacun de vivre, si possible en solitaire, une fois dans sa vie cette expérience; il ne sera jamais plus le même.
Si vous êtes intéressés nous sommes à votre disposition pour tous les renseignements que vous désireriez
Nos coordonnées : Jacques et Madeleine Roux Bécamel
55 avenue du 8 mai 30133 Les Angles
téléphone : 01 90 25 53 43
courriel : regard.aventure@wanadoo.fr
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