Du 16 février au 16 mars 2004 Pourquoi ce voyage ?
Pour … le Dépaysement ?
L’Indonésie est un immense archipel qui s’étire sur plus de 5000km et devrait réserver beaucoup de surprises aux touristes que nous sommes si nous sortions un tant soit peu des sentiers battus. L’Indonésie n’est pas seulement Bali ou Borobudur, alors pourquoi ne pas la prendre dans sa longueur et y chercher un petit peu d’insolite : la jungle et ses mystères, les volcans, les lacs, des ethnies éparpillées, des traditions ancestrales et tenaces, des paysages somptueux, des îles aux plages magnifiques et bien sur les temples, les mosquées, etc.
Pour cela il fallait prendre ce grand pays dans sa longueur , Sumatra, Java, Bali Lombok, le Sulawesi. Le programme est immense et deux mois n’y suffiront pas.Le Contact humain
Le voyage seul et sac au dos permet d’être très proche de la population (il faut bien chercher sa route) et de nouer de riches contacts avec les nombreux routards que nous rencontrons. En contre partie il n’est pas de tout repos.La Nature
Même si nous connaissons l’Asie ses forets primaires, ses grands espaces, ses mystères, des noms comme Bornéo, Sumatra résonnent dans nos têtes et ont pour nous une grande attiranceLa fin d’un cycle ?
Nous avons survolés bon nombre de pays de cette attachante région et il nous a semblé qu’avant d’aller voir ailleurs, l’Indonésie valait une parenthèse; nos précédentes incursions ne nous donnaient pas l’image réelle de ce grand pays.
Et encore …L’Indonésie en bref
210 millions d’habitants
République depuis 1945 (ex colonie hollandaise)
Monnaie : la roupie
20 000 îles à cheval sur l’équateur
500 volcans
L’une des dernières forets primaires
Une faune originale
Art ,Spectacles, Artisanat
Un habitat préservéNotre Voyage …
… commence à Kuala Lumpur où nous rejoignons Penang (George Town) pour prendre le ferry vers Medan (Sumatra). Kuala Lumpur a énormément changé depuis les années 90, c’est une ville ultra moderne sur le modèle de Singapour et le pari de la Malaisie d’accéder au niveau de pays développé en 2020 est sur la bonne voie.
Penang ne représente pas beaucoup d’intérêt et nous consacrons une journée à la visite de G T et à l’achat du billet du ferry. La vieille ville chinoise ressemble à bien d’autres villes du même type et la Maison Bleue ou Cheong Fatt Ze Mansion*** en est la est principale attraction. Cette maison construite par un chinois « fauché » mais qui fit fortune est une merveille de finesse. Elle servit de décor aux intérieurs du film Indochine. Il fait chaud !
Départ très matinal pour le ferry qui lui partira avec au moins 2 heures de retard ! L’accès, pour cause de marée basse, est très acrobatique et j’apprécie mon nouveau sac à dos. L’arrivée à Belawan est tumultueuse pour cause de visa, une nouveauté en Indonésie. Le bus soit disant gratuit pour Medan nous coûte finalement 40000 « roupias » par personne, mais nous soupçonnons que c’est un racket organisé, le premier !SUMATRA
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Ce nom évoquait pour nous plein de choses mystérieuses en commençant par la jungle omniprésente et riche en faune sauvage, les anciennes tribus chasseurs de têtes et cannibales, des lacs de toute beauté les îles Mentawi presque encore vierge…, il fallait commencer par là et ensuite descendre vers le sud.
Medan est une ville sans grand intérêt où il vaut mieux ne pas s’attarder. Nous logeons à l’hôtel Zakia en face la Grande Mosquée où nous sommes immédiatement dans le bain routard et mis au fait des réveils matinaux : 4h30, Hala est grand et matinal !
Bukit Lawang à environ 100km de Medan
est un « resort » en périphérie du parc Gunun Leuser, le plus grand parc national d’Indonésie et un des plus grand au monde, où l’on tente de préserver certaines espèces en voie de disparition comme le tigre ou les orangs-outangs.
C’est le site d’une des seules réserve d’ orang-outang au monde et aussi un centre de réhabilitation de ces mêmes singes. Ce lieu magique, propice à toutes sortes d’activités, est blotti près de la rivière Bohorok. Nous avions envisagé observations, treks, etc., malheureusement de gigantesques inondations ont tout emporté faisant 400 morts et disparus. Nous avions fait une croix sur cette expédition quand nous apprîmes que des treks dans la jungle étaient toujours possibles à partir de là.
Nous voilà parti avec notre guide Dany (ils ont tous des nom arrangés) pour Bohorok et 2 jours de trek, nous logeons le premier soir dans le petit « homestay » (chez l’habitant) tout neuf de Rosa le : « Family-Café ».
Apres un départ acrobatique sur la rivière Bohorok nos pérégrinations dans la jungle furent géniales. Bien sur les « o g » furent au rendez vous avec gibbons et biens d’autres singes et même un « snake » très vert, très fin, plus effrayé que nous… La campement au bord de la rivière fut rustique mais extra avec en prime un repas succulent. L’abri tint bon malgré une averse monumentale comme on en connaît dans ces régions. Le lendemain nous rentrons par la rivière et devrons passer l’épreuve de la traversée (tout habillé et on repartira mouillé !) de la Bohorok river, bonjour les dégâts, on a de l’eau jusqu'à la taille et le courant est puissant, on a tout de même sauvé l’argent et les passeports !Berastagui ou Brastagui est notre prochaine destination. Nous sommes à 1300m et rentrons en pays Karo Batak une minorité qui est restée chrétienne (on va pouvoir dormir…). C’était un peuple belliqueux qui à la fin du siècle d’avant pratiquait encore le cannibalisme rituel où ils mangeaient la chair de leurs ennemis ou des « vilains ».
Le Gunung Sibayak est notre première cible, un volcan à 2094m qui possède un cratère important avec un son lac. Le chemin est facile est l’on comprend mal la liste impressionnante des touristes portés disparus, sans doute le brouillard et la jungle ?
Nous logeons dans la merveilleuse Sibayak Multinational Guest House et sa nourriture restera un des bons souvenirs du voyage ; merci à Irma la patronne.
Les villages traditionnels qui entourent Berastagui sont de superbes exemples d’architecture traditionnelle Batak. Construites sur pilotis elles sont assemblées sans clous, couvertes de chaume et la forme du toit concave avec des extrémités pointues qui rappellent des cornes de buffles ; on retrouvera cela jusqu’en pays Toraja La vie est très communautaire et une maison Batak abrite jusqu'à une douzaine de famille. L’espace d’habitation est ouvert, les garçons couchent au milieu, les filles près de la petite fenêtre et les parents dans de modestes cagibis offrant un semblant d’intimité. Plusieurs foyer sans cheminées (bon pur les moustiques et pour fumer la viande). L’intérieur est lugubre car la seule ouverture est la porte où l’on accède par une échelle.
Au village Linga nous assistons à un mariage très coloré où le nombre d’invités ainsi que la marmite de riz sont impressionnants.
Ce qui nous frappe c’est le nombre incroyable d’enfants, (tous en uniforme) que l’on trouve sur les routes ou sur (et dans) les bus rentrant ou allant à l’école (le matin seulement).Le Lac Toba (Danau Toba)
C’est la destination incontournable des touristes à Sumatra. Le site est spectaculaire et occupe le cratère d’un immense volcan qui s’est effondré sur lui-même pour former une l’île: Samosir, presque aussi grande que Singapour. Le lac fait 100km de long. Sur cette île un petit paradis la presqu’île de Tuk Tuk où se concentrent une quantité impressionnante d’hôtels, cottages, guets houses dans des environnements plus enchanteurs les uns que les autres. Malheureusement suite à l’effondrement du tourisme, en particulier sur Sumatra, un grande parti de ces trésors sont fermés, parfois en ruine ; les meilleurs restent.
L’accès se fait directement à l’hôtel par ferry de Parapat, mieux vaut connaître sa destination, en espérant que vous aurez une chambre, car les accès terrestres ne sont pas évidents. Nous avons amerri et ensuite atterri au merveilleux Tabo Cottage à califourchon sur nos sacs en débandade sur un scooter … ?
C’est un lieu de farniente idéal mais nous avons quand même loué un scooter (à 4,5€ la journée) pour faire le tour du pays, voir les villages Karo-Toba et prendre la plus belle douche de notre voyage ( pourtant on savait que tous les jours à 5h il pleuvait).De Parapat à Bukittinggi
Notre prochaine destination est plutôt lointaine, disons plutôt 14 ou 15 h de bus de nuit et inutilement climatisé car nous grelotterons toute la nuit. On retrouvera dans ce bus une partie de nos compagnons de voyage qui nous suivent (ou l’inverse) depuis Medan (Danois, Allemands, Canadiens et même Français). Suite à d’obscurs problèmes routiers (un pont cassé mais personne ne parlant l’anglais on n’a pas su la vérité vraie) nous sommes tombés dans de gigantesques embouteillages obligeant le chauffeur a suivre des route impossibles pour arriver à Bukittinggi après 20h de route (et pour le chauffeur au moins 24h non stop !!!).Bukittinggi …
… est un charmante petite ville de montagne au nord de Padang. C’est la halte favorite des routards car outre la douceur du climat les ressources touristiques sont importantes. Cette ancienne place forte hollandaise fut choisie par les rebelles de Sumatra pour proclamer leur indépendance.
Il y a uns « Grosse Horloge » et un marché très animé. Il y a aussi un Novotel dans un ancien palais style arabo-truc ; dans cette région Accor est à la France ce que Mac Do est à l’Amérique, on en trouve partout ! C’est le centre de la culture Minangkabau . Cette minorité musulmane appelés les « gitans d’Indonésie » par leurs compatriotes est économiquement puissante. Bien que musulmans leur société est matriarcale est matrilinéaire, c’est à dire que la femme possède les biens qui se transmettent de mère en fille. La femme la plus âgée est la matriarche et règne sur le clan. L’homme n’a aucun droit sur la femme, il joue le rôle de conseiller dans l’éducation des enfants …
L’artisanat est très riche, l’une des spécialité est le « songket » tissu réalisé à la main en utilisant des fils d’or et d’argent. Le travail de l’argent est aussi pratiquée a Koto Gadang ainsi que la sculpture ; il faut savoir que toutes le maisons Minangkabau sont sculptées. L’architecture est très particulière, très légère, où l’on retrouve encore les fameuses cornes de buffles...
Sibérut la déception ! C’était un objectif fort du voyage. Cette petite île à l’ouest de Padang est encore un espace vierge, préservé comme l’on doit encore en trouver dans des régions comme la Papouasie ou le Brésil. Il n’y a pas de route, pas d’hôtel, heureusement peu de touristes, on ne circule qu’à pied ou en pirogue, on y rencontre les « hommes fleurs », et l’on dors chez l’habitant dans les villages. Les treks sont de 10 jours éventuellement de 7 , nous voulions 7 jours et n’avons pas trouvé de personnes pour constituer notre groupe. A refaire !
Nous logeons à l’Orchid hôtel encore un sympathique repère de routards, et vlan à 4h30 du mat l’autre (encore un voisin) qui se met à haranguer les foules (endormies) comme jamais avec des intonations hautes, les basses et les tremolos, des Allah à tout va, après nos 20h de bus s’en était trop et pourtant on a fait avec… les boules « Quies ».
Le sommet fumant du Mont Mérapi (2891m), celui de Sumatra, nous ne l’avons pas vu, il avait revêtu sa tenue camouflée et pourtant notre « Intermédiaire » Bagous nous promet pour 110000ropias un lever de soleil magnifique et un beau cratère bien « lavé » (on le sera mais par la pluie !). A 11h du soir en route avec Anton, notre guide, pour Kota Baru point de départ des 5/6h d’ascension en compagnie de amis du Québec, Cynthia, Alex et Daniel. C’est raide ! La montée à le frontale au sein de cette jungle épaisse dans les entrelas de racines et lianes est impressionnante. Ca marche bien et le guide à presque du mal à suivre (la cigarette )! A mi course Anton dit qu’on ne verra pas la lave car trop profonde (!), pour le lever de soleil on verra plus tard…, à 1 heure du sommet la pluie ! Anton essaie de faire du feu , il y passera sa bouteille de pétrole sans succès, on se protége comme on peut, personnellement mouillé pour mouillé j’aurais bien continué, les Canadiens moins bien équipés commencent a perdre leur motivation, il est vrais que leur journée du lendemain s’annonce chargée : Siberut ! Palabre, on redescend. Notre retour au petit matin n’est pas triomphale mais comme l’a dit quelqu’un de bien, l’important est de participer.
L’après midi on se rattrape avec la visite du très intéressant Canyon Sianok, tout proche, où nous rencontrons un guide de fortune (il n’était pas là par hasard) qui nous fit découvrir pleins de choses intéressantes. Nous avons découvert Koto Gadan ancien village Hollandais dont l’habitat colonial abrite de nombreuses échoppes d’orfèvres.
Nous retrouvons par hasard nos amis Danois pour avec Eddy notre guide les villages Minang de la région. Le Palais royal est impressionnant et en dit long sur les coutumes de cette ethnie. Le combat de buffles de Kota Baru est une tradition locale et les parieurs y sont nombreux mais difficile de comprendre leurs méthodes. Les bêtes sont exposées aux quatre coins du terrain et chacun se fait un opinion, on voit l’argent circuler. On présente les candidats et à partir de là ce n’est pas du gâteau et à entendre le souffle court et puissant des bovidés ils ne se font pas de cadeau ! Le plus drôle est la débandade du perdant qui s’enfuit la tête basse avec le vainqueur à ses trousses.
Le lac Maninjo et un autre petit bijou de Sumatra. Nous y avons découvert une villégiature de rêve (on y retrouve nos voisins du lac Toba), une guest house, la Murao Beach, perdue au font d’un impossible chemin avec sa petite plage, sa pirogue, ses canards, ses bungalow rustiques mais combien charmant et pour finir le petit resto au bord de l’eau ; tout cela pour moins de 3€. Un mention au chauffeur de bus qui doit négocier les 45 virages en épingle à cheveux avec son vieux bahut sans direction assistée.
Nous préparons notre départ de Sumatra et choisissons l’avion direct de Padang sur Jogjakarta à peine plus cher que bus et ses nombreuses
journées de trajet.JAVA
On retrouve Jogja qui n’a pas trop changé. La petite guest house Petit Mas n’a de guest house que le nom, elle est merveilleuse mais chère, on en profitera une nuit ! Le Bladok par contre est parfaite sauf le restaurant très cher, on se rattrape où l’on peut.
Jogjakarta est un passage obligé pour les touristes, sans doute le lieu le plus visité après Bali. Nous ne ferons pas l’impressionnant volcan Mérapi (le deuxième), ni le Plateau de Dieng ni Solo, ni… déjà visités dans une autre vie…
La série des levers matinaux continue, debout à 4h30 pour un lever de soleil manqué à Borobudur ( il pleut) c’est le deuxième loupé de notre carrière. Les prix des entrées sur ces sites devient exorbitant, 2$ sur le Guide LP, 7$ en septembre 2003, 10 en mars 2004 autant pour Prabanan cela fait 40$ pour deux, quand on sait qu’une nuit d’hôtel coûte ente 3 et 5€ parfois avec breakfast cela fait beaucoup !
Pour ceux qui débarquent ces deux sites sont incontournables et de purs joyaux. Le premier est le plus grand centre Bouddhique et le plus somptueux d’Asie, il fut construit avant Angkor et Pagan, enseveli il a été complètement restauré au siècle précédent. Le deuxième, Hindouiste, possède plusieurs temples, dont le principal, consacré à Shiva, en fait l’un des chef d’œuvres de l’art Indou. Nos préférences vont encore vers ces merveilles que sont Angkor et Pagan…
Nous sommes en pleine campagne électoral et chaque parti (22) décore rues et villages de milliers de drapeaux à ses couleurs, monte des estrades partout et organise des défilés monstres avec force de camions, bus, moto autos pétaradants, tout cela dans une atmosphère bon enfant. Le taureau emblème de la présidente a un certain succès auprès des touristes.
Dimanche matin 5h30/6h, un relent de musique légèrement swinguée nous réveille, c’est plutôt pas désagréable. Ca persiste. A coté de l’hôtel dan un grande court j’avais remarqué d’immenses fresques représentant le Christ. Je tente une visite de ce coté et tombe sur une immense église disons temple tout neuf et ultramoderne. A l’intérieur un décor digne de l’Olympia. On me serre la main, on me fait de grands sourires, on me fait de la place. Sur la « scène » à gauche un groupe de 10 musiciens, en face 30 choristes peut être plus, à l’avant la chaire du pasteur. Et ça jazze, style blues, style spirituals, le répertoire est grand ! Dans le temple rien que du beau Monde… Le Pasteur s’avance grand, mince, costume Pierre Cardin il y va de son petit prêche et présente le groupe suivant. Une mince et belle femme s’avance pieusement derrière le pasteur suivi d’une dizaine de personnes aussi jeunes et élégantes qui se dispose sur la scène. Re-prêche du pasteur. La belle personne s’avance et d’une voix très assurée présente le groupe et la suite du spectacle commence, c’est magique, ça danse, ça virevolte, ça swingue et même un « tutu » se lance dans des arabesques incroyables, du délire, tout le monde participe … avec beaucoup de dignité. Apres réflexion ça vaut autant que certains sermons ennuyeux, en tout cas le temple fait plein à en croire le programme à l’entrée du temple et l’assistance en place. Un employé de l’hôtel, chrétien, me confirmera qu’il y à des cérémonies pour tous, jeunes, moins jeunes etc. En tout cas ceux que j’ai vus étaient plutôt de la catégorie aisée…
Apres les visites traditionnelles au Kraton, marché au oiseaux, expos Batik et marionnettes nous revoilà après un lever très matinal sur la route des Volcans.Le Mont Bromo est considéré comme l’une des perles de Java, bien qu’un peu à l’écart il se trouve sur les tablettes de certains tours opérateurs. C’est un volcan en activité au centre de la « Caldeira du Tengger », vaste cratère de 10km de diamètre où il cohabite avec deux autres volcans le Kursi et le Batok. En toile de fond le « Gunung Semeru » le point culminant de Java (3676m) laisse échapper toutes les 20 minutes un imposant panache de fumée.
Une marche vers l’aube … : le lever de soleil sur la caldeira est pour beaucoup la finalité du détour. Lever à 4h30 pour une montée acrobatique en Jeep (je n’ai jamais vu des pentes aussi raides !) au Gunung Penjakan (2770m). Il fait froid et de petites échoppes louent des ponchos et servent du café et du thé, ayant l’estomac vide les deux sont bienvenus. Le spectacle de l’aube est somptueux, les couleurs vont du bleu-gris à l’écarlate et la caldeira et ses volcans se découvrent peu à peu avec en toile de font le Semeru.
La veille nous étions arrivé tardivement au hameau de Cemero Lawang, proche de la Caldeira, le gîte Café Lava Hostel nous accueilli mais Linda nous annonça gaillardement que le « resto » était fermé (il est donc fermé tous les soirs pour les arrivants) ce qui après plus de 12/13 heures de routes n‘était pas très agréable. Nous pûmes nous restaurer dans une gargote du voisinage. Le lendemain, pars un temps gris, maussade et froid nous partîmes découvrir la Caldeira et le Bromo. Un temple près du Bromo est le sanctuaire d’une minorité Hindouiste les Tengger qui considèrent ce volcan comme une divinité. Nous envisagions un séjour prolongé mais l’humidité et la température nous inciterons à aller voir ailleurs.Kawah Ijen
Certains se souviennent peut être d’une émission de Nicolas Hulot sur ce sujet… ?
Devant nous rendre au Sulawesi nous constatâmes que Bali étant plus proche le vol serait moins cher, d’autre part le dernier volcan sur notre route, le Kawah Ijen était sur cet itinéraire nous fîmes donc ce choix qui restera un des grands moments du voyage. Notre étape du soir nous fit nous arrêter dans un lieu extraordinaire, une plantation de café avec son usine, une très belle maison coloniale (celle de colons hollandais chassés lors de l’indépendance) un gîte, qui dans le temps devait être les dépendances pour les invités, etc. Tout cela dans un décors merveilleux, village au fond d’une vallée encaissé, une cité ouvrière, un modèles du genre avec devant les maisons le petit bassin et le jardin exotique, des cascades impressionnantes, il y avait tout pour un séjour prolongé mais le Kawah Ijen attendait …
C’est le joyau de la région, un impressionnant cratère servant d’écrin à un lac turquoise sur lequel dansent d’épaisses volutes de vapeurs sulfureuses. Totalement dénudé les hautes parois abruptes offrent un spectacle saisissant, : au fond de ce chaudron de roche s’étale le lac acide (pH 0.4 pour les spécialistes) tandis que sur la gauche on aperçoit la tache jaune d’une soufrière d’où s’échappe un épais nuage de vapeur.
Les forçats du soufre : Ce spectacle est aussi impressionnant que le décor ! Chaque jour une centaine d’hommes montent et descendent au fond de ce trou infernal pour y récolter le souffre au milieu de vapeurs suffocantes. Ce souffre sortant en fusion se solidifie et les porteurs le débitent a coup de piques pour le charger dans deux paniers suspendus à un fléau. Les charges vont de 70 à 85k (vu par nous) mais le tableau des pesées monte jusqu’à 100k et plus. Après la montée infernale ils descendent jusqu’à la station de pesage 4à 5 km plus bas et font 2 rotations quotidienne. Nous avons offert quelques victuailles à un vieux qui constatait qu’il ne portait maintenant que 50 kg, il ne devait pas en faire plus de 55 lui même, jusqu’à quand ?
La descente dans le cratère fut impressionnante. Nous étions seul avec un autre français, Frédéric. Des panneaux interdisent la descente ou la déconseille pour ne pas gêner les porteurs, on a essayé de se faire oublier mais on ne peut imaginer un groupe au milieux de tous ces hommes, une pierre qui roulerait tuerait certainement quelqu’un. Au dire d’un guide un français s’y serait tué il y à quelques années ?Bali
Ce ne sera heureusement qu’un court passage à Kuta pour notre billet vers Makassar. Malgré le « Bali bombing » cette station regorge de monde et pourtant la plage est un véritable poubelle où l’on ne peut absolument pas se baigner. La seule activité reste le shopping et là il y a de quoi faire... Kuta n’est pas Bali mais si les reste de l’ île s’est pareillement dégradé, alors …?
Pour notre deuxième passage sur l’île nous sommes tombé pour la deuxième fois sur le « Niepi day » une fête Balinaise où tout est fermé y compris l’aéroport ; après avoir fait nos provisions nous avons passé une journée complète enfermés dans l’hôtel.Le SULAWASI (les Célèbes)
Notre arrivée est trop tardive pour aller directement à Rantepao, d’autre part nous devons acheter le billet de retour en fonction de notre programme et suffisamment tôt pour avoir les meilleurs prix (très bon marché), nous passerons une journée à Makassar (Ujung Pandang) pour cela.
Le Ramayana Hôtel, recommandé par LP, est un peu glauque mais à proximité de l’agence Libunan et des bus Litha Express. Le tour de Makassar n’est pas d’un grand intérêt, la plage et la mer horriblement polluées et les petits « restos » du front de mer médiocres. Le bus sur Rantepao nous fait découvrir des paysages variés et toujours très beaux.Tana Toraja
Avec Manado c’est la destination la plus recherchée de du Sulawesi. Les Toraja sont l’une de quatre ethnies du pays avec les Bugi, les Makassar et les Minahasa du nord. Au centre du Sulawesi, protégés par les montagnes ils sont parvenus à préserver leur culture, leur architecture originelle leur rites uniques et fascinants jusqu’à nos jours.
Les Toraja sont chrétiens mais les croyances animistes restent et les rituels en sont un peu empreints tels le culte des ancêtres de la famille ou du clan et les cérémonies restent un élément vital de leur vie.
« Les tongkonans » ou maison des origines symbolise l’unité familiale ne peuvent ni s’acheter ni se vendre, c’est les lieu de rassemblement de la famille. On est frappé par la majesté de ces imposants vaisseaux aux toits élancés qui hérissent les paysages. Selon certains ces toits symbolisent une coque de bateau selon d’autres la ligne incurvée des cornes de buffles. Faites de bois et de bambous, les façades arborent des myriades de motifs sculptés et peints. Des têtes de buffles en bois ornent les plus riches et sur l’avant le pilier soutenant la pointe du toit est orné des cornes de buffles sacrifiées lors de funérailles des ancêtres. Leur nombre symbolise la richesse de la famille. En face de la maison, plus petits, un ou plusieurs greniers à riz sous lequel se trouve un plate forme qui sert de lieu de réunion.
Les « Cérémonies » rassemble les amis, la famille, qui peut atteindre plusieurs centaines de membres, se tiennent pour les grandes occasions, mariages, inauguration d’une maison, mais les plus connues sont celles des « funérailles » qui est l’aboutissement suprême de la vie d’un Toraja.
Nulle part ailleurs vous ne verrez des funérailles aussi fastueuses et aussi onéreuses. Leur durée (de 1 à 7 jours) et leur splendeur dépendent de la classe sociale du défunt. La collecte de fonds peut durer des mois voire des années et le défunt, embaumé reste tout ce temps au sein de la famille où il est traité comme s’il s’agissait d’un simple malade. La cérémonie peut comprendre plusieurs étapes, des combats de buffle, la mise en bière, l’accueil des invité dans des maisons temporaires construites à cet effet, les sacrifices (macabre !) … Toutes les bêtes abattues sont cuites dans de grandes marmites pour nourrir les inviter.
« Le dernier voyage » : à un moment de la cérémonie les hommes prennent le sarcophage pour le porter au tombeau familial. Ces sépultures étaient et sont parfois encore des niches très vastes creusées dans des falaises, grottes ou rochers, parfois ces sarcophages sont suspendus à la falaise.![]()
Les « morts au balcon » ou Tau Tau sont les sculptures en bois de jacquier ou en bambou représentant le défunt. Ces effigies sont placée sur des corniches aillées à flan de falaise ou dans des grottes.
Nous avons assisté, partiellement, à deux cérémonies apportant nos offrandes en sucre ; chaque fois la famille nous a reçue amicalement nous proposant de partager le repas. Les secondes funérailles étaient celle d’une jeune fille morte noyée la semaine d’avant, nous avons refusé de visiter la famille et de voir la défunte.
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Lors de notre séjour à Rantépao nous avons visité, avec Benjamin notre guide, de nombreux villages traditionnels tel Palawan ou Ketsu Ketsu avec leurs alignements de superbes Tongkonan, mais le plus surprenant furent les falaises de Lemo*** ou la grotte de Tampangallo*** avec des niches et leurs Tau Tau encastrés dans le rocher. A Bori ce sont des mégalithes effilés qui nous accueillent, c’était le lieu où se déroulaient les sacrifices de buffles…
Un trek de 3 jours au nord de Rantépao à partir de Batumonga, nous a permis de découvrir des villages reculés et de côtoyer la population locale qui n’avait pas vu de touristes depuis des lustres. Pas d’eau, pas d’électricité, pas de routes mais partout des écoles, des temples, des enfants. Le deuxième jour, après sept à huit heures de marche nous arrivons à Karonanga où nous logeons chez l’habitant, personne ! Apres un petit moment nous interrogeons Benjamin qui nous déclare qu’ils sont à une fête quand on sait qu’elles peuvent durer sept jours… on s’énerve et notre guide vexé tranquillement part dans le village. De retour, un moment après, il déclare qu’il a trouvé gîte et couvert ; nous le suivons et arrivons devant une maison plutôt mieux que la moyenne ou tout le monde s’agite pour nous laisser une chambre. La patronne les dents mangées par le bétel nous offre à boire et nous fait la conversation via Benjamin. Au bout d’un moment elle nous propose la maison traditionnelle à coté, et nous voilà reparti toute la marmaille à nos trousse vers le tongkonan familial quel honneur ! Nous voulons nous installer mais tous le enfants et un papy arrive de surcroît, on palabre avec les mains mais rien n’y fait, en fin de ressource je fais mine de me déshabiller et tout ce monde plie bagage. Coté toilette le « mandi » et dans la cuisine, pas pratique on ira donc à la rivière, les gamins aux trousses nous cherchons le meilleur coin qui n’est pas très bon car un gué est à coté...
Le repas est plus copieux que la veille suite à une réclamation de Mado mais à sept heure du soir extinction des feux et tout le monde au dodo, nous n’aurons jamais autant dormi ! Le lendemain réveil matinal pour ingurgiter notre plat de riz favori et la soupe de nouilles, ça passe mieux ! Les paysages de rizières sont magnifiques, tous ces villages disséminés dans les collines à l’infini créent une ambiance de calme et de sérénité incroyable, on a envie de s’attarder. Sur notre chemin une fête, encore une ,pour inaugurer uns maison (construites 10 ans avant) , depuis la veille on croise des gens qui viennent de partout apportant ou poussant leurs offrandes, mais ce qui nous entonna le plus fut un groupe à plus de 3 heures de marche en pleine montagne portant en chantant et courant un énorme cochon sur leurs épaules, la fête va être chaude !
Retour à la case départ, Bali. Notre bus de nuit pour Makassar casse un roulement à mi parcourt, mauvais pour la correspondance du lendemain … Il fait nuit noire, le chauffeur-bricoleur entreprend de démonter la roue mais hélas pas de roulement dans la soute, le téléphone ne passe pas. Le temps passe, le chauffeur calme attend, de nombreux bus concurrents nous croisent et klaxonnent joyeusement, le chauffeur est toujours calme quand sortant du virage 2 bus de Litha pilent à notre hauteur, discussion et le chauffeur revient en rigolant un boite à la main, le roulement ! Remontage grâce à ma frontale qui était enfouie au fond du sac au fond de la soute…, fallait savoir ?
Lombok
Départ très matinal (habituel) pour le ferry de Lombok et là encore une panne, pas du ferry mais du bus, nous voilà à chercher un garage pour débloquer les freins, heureusement on arrive à temps. Une nuée de porteurs se battent pour prendre nos sac et il faut presque donner du pied pour récupérer notre bien. Cinq heures de traversée, re-bus direction Kuta vers le sud, nous sommes les seuls à prendre cette direction, tout le monde va aux îles Gilly. Rien à voir avec l’autre Kuta, ici c’est cale et volupté. Anda cottage est au bord de la plage, le lieu est magnifique...
Nous louons une moto à 3€50 pour 3 à 4 jours de notre séjour. Les plages de Tawun, Tanjun et Goling sont très belles et désertes. Un magnifique Novotel, dessiné par un architecte Thaïlandais, est sur une belle plage mais il est si bien réussi qu’on lui pardonne. Kuta a failli subir le sol de Bali mais la crise asiatique a stoppé le projet dont voit les infrastructures. Vers l’ouest se trouve Gerupuk un village de pêcheurs et de surfeurs et les deux font bon ménage car d’une part les jeunes du village sont de redoutables surfeurs et d’autre part ils utilisent les bateaux des pécheurs pour se rendre sur les spots. Les villageois exploitent un algue au multiples vertus très utilisés en cosmétologie et ils ont une méthodes d’exploitation particulier, ils attache sur une corde en chapelet de petits morceaux d’algues a de longues cordes et disposent ces dernières sur de grandes claies en bambous laissées dans la baie durant quelques semaines pour qu’elles se développe, après quoi elles sont séchées sur le sable et expédiées.
La minorité Sasak occupe une grande partie de l’île et les villages de Sade et Rambitan près de Kuta ont gardé leur habitat traditionnel, toits de chaume, murs en bambous tressés et feuilles de palmier, greniers à riz à la toiture curieuse, le tout dressé sur une plate forme en terre battue haute de un mètre dans laquelle et taillé un escalier. Il vivent de leur artisanat, ikats, sarongs, poterie, etc.
Les potiers réalisent de vrais chef d’ouvres avec des moyens rudimentaires, une spatule en noix de coco, une semelle de chaussure pour lisser, un peigne pour décorer, deux branches comme piges et leurs mains pour le reste. La cuisson se fait en enfouissant les pièces sous une montagne de paille de riz mais aussi au sein de foyer de bois, du fait de leur finesse et de cette cuisson à basse température (300°) ces objets sont fragiles.Singgigi est la station balnéaire de l’île, c’est là que se trouvent le grands hôtels et le beaux magasins, c’est la aussi que nous terminons le séjour, au Sheraton (ouf 3 jours de confort !), grâce aux « Miles » engrangés avec Thaïs Airways et Star Alliance.
Retour et Conclusions
Nous retrouvons Kuala Lumpur via Bali pour cinq jours de farniente, de tourisme, de shopping (histoire de dépenser l’argent économisé durant le voyage ..) avant de terminer nos 62 jours de vadrouille.
Le Tourisme en 2004
Nous n’avons rencontré que très peu de touristes sur les grands circuits, pour la plupart des routards au long court (plusieurs mois de voyages) de toutes origines. Nous retrouvant à maintes occasions cela finissait par créer de amitiés .
Les contacts avec la population locale, du fait de l’absence de touriste en était facilité. Nous n’avons pas aimé les « tourists hunters » que j’appelle les « tourism killers » qui nous harcelaient sans cesse pour nous vendre de services que nous ne voulions pas à des coûts que nous n’acceptions pas (on s’est quand même fait avoir …), mais on a rien sans rien.
L’Indonésie traverser une crise sérieuse si on la compare aux pays voisins, l’on est forcement triste de voir ces commerces, hôtels, restaurants vides, fermés ou en décrépitude faute de clients, bien sur nous étions en basse saison mais quand même.
Pour le routard la vie y est si bon marché qu’il voyage pour faire des économies ...Guy CALVET
Avril 2004